France : 22h52, 11/08

Grand baie, Maurice : 00h52, 12/08

Coucou ! 

Par soucis d'internet et de temps, je n'ai pas pu poster la suite des articles avant notre retour en France. Je reprends donc ce récit pour la rando de Mafate, le mardi.

Mafate est le seul des 3 cirques à être totalement dépourvu de route. Les quelques villages présents dans le cirque ne sont accessibles qu'à pied et approvisionnés par hélico (pour les plus riches ; le reste vit en autarcie). Lieu préservé, totalement sauvage. On y a accédé par le haut du cirque de Salazie, on est descendus jusqu'au gite le premier jour par le chemin des scouts, et remontés par le même itinéraire le deuxième jour. On était accompagnés par les Lenci, les cousins des Fabrié.

Le trajet du premier jour était facile à faire car en descente régulière, sans trop de marches, et a effacé les dernières courbatures qui restaient du Piton des Neiges. Descente de 900 mètres, remontée de 200 seulement. On a pris notre temps, la vue était très belle au début, et puis on s'est retrouvés dans la brume.

On a regardé la jungle dans laquelle on circulait. Encore une fois, peu de faune, mais quelle flore!! En parlant de faune, on a surtout vu des oiseaux, et puis... des grosses araignées !! Dans les hauteurs, on retrouvait des "Bibes", sur leurs toiles, énormes (il y en avait de partout!), et puis dans les maisons (y compris dans la maison où on logeait, biiih) il y avait des "babouk". Les deux espèces sont inoffensives, mais bon... on avait pas envie d'en recevoir une sur nous. Je m'abstiens de publier une photo de ces bébêtes pour les phobiques. Les autres, vous pouvez taper "Bibes" et "Babouk" sur internet. Ça vous donnera une idée. 

On a pris notre temps, donc. Plusieurs pauses, pique-nique, photos... On est arrivés au gite en fin d'aprem. Super bel endroit, encore un peu en hauteur sur un plateau, avec une très belle vue sur le cirque et le "Piton cabri", un petit sommet.

On a admiré le coucher du soleil et ses belles couleurs, on s'est douchés (yesss), et  puis on s'est régalés avec un cari au porc, du riz, des lentilles, une salade et un gâteau à la banane, le tout accompagné de sauce piquante et de rhum arrangé (délicieux, on en a redemandé). On a soigneusement ignoré la babouk qui était accrochée au plafond (mais en la surveillant d'un œil quand même, qu'elle ne fasse pas de bêtises).

Après le repas, les enfants ont joué un peu au cartes. Les adultes sont allés continuer la soirée au bar, ont recommandé une bouteille de rhum, dansé, récité l'alphabet en créole, fait des danses des orteils, regardé les étoiles les 4 fers en l'air. Bref, on a bien rigolé. 

On s'est levés pour le petit-déjeuner à 8h, hyper copieux, avec du miel et des confitures locales aux agrumes ou au grenadier. On s'est préparés, et puis on est repartis vers 9h. Plus dur que la veille !! 9km, 900m de montée, seulement 200m de descente (forcément...). On est montés assez vite, on voyait qu'on était entraînés. La montée a duré au total 3h30, en comptant les pauses. On était dégoulinants et bien crevés en arrivant en haut. On a moins regardé les araignées et moins discuté, plus concentrés sur nos pas et notre respiration. On était bien contents de finir et de manger à l'arrivée, vers 12h30. La brume s'est levée pendant la montée, mais on a quand même eu le droit à quelques très beaux paysages...

Après le repas et quelques arrêts pour boire un café, visiter un très beau village (Hell Bourg) ou regarder une cascade, les Bonnet et les Brenac sont allés visiter la sucrerie de Bois Rouge (attenante à une distillerie et à une chaufferie), une usine à la production effrénée (900 tonnes de canne à sucre traitées chaque jour!!). On voulait visiter l'usine, mais il n'y avait plus de place. Les guides nous ont proposé un lot de consolation : une vidéo explicative et une dégustation de rhum. Finalement, on y est quand même restés une bonne heure, et ça nous allait bien. On a acheté du rhum et puis du bon sucre roux. Pas de photos de la dégustation (zut alors). Pour faire diversion, je vous mets donc une très jolie cascade :

Le soir, on était un peu claqués. On a fait un apéro chez les Lenci tous ensemble, mangé des carbos, et puis chacun est allé se reposer. 

Le jeudi 1er août, on s'est de nouveau levés tôt (pleins de bonne volonté) pour aller prendre le bateau à Saint-Gilles. Petite excursion de 2 heures au programme, "Safari" ayant pour objectif l'observation de requins et de dauphins. La mer était calme, le temps un peu couvert mais ni vent, ni pluie à déclarer ! On a navigué quelques minutes pour rejoindre le coin de mer où nageait un groupe d'une centaine de "dauphins à long bec". On a pu les observer de près nager sous le bateau (à portée de main...!), sauter et tourbillonner dans les airs, nager face à face à deux avec un copain ou un bébé... Magique !!  

Après une dizaine de minutes d'observation, on a commencé à chercher les baleines via leurs souffles, qui s'élèvent jusqu'à 4-5m. Elles reviennent pendant l'été austral en eaux peu profondes pour mettre les baleineaux au monde dans une eau chaude et à l'abri des orques. Cet été, cependant, seuls une vingtaines d'individus ont été observés, contre plus de 100 l'an dernier. On a tout de même réussi à apercevoir les dos et les nageoires caudales de quelques baleines, en les attendant longuement en surface. Pas de baleineau en vue, pas de saut non-plus. Un peu moins d'émotions qu'avec les requins, puisqu'on n'a pas réussi à se rapprocher à moins de 200 mètres ni à apercevoir plus d'une nageoire. C'était tout de même super de voire l'île d'un autre point de vue, posée sur l'eau. On a fini par rentrer au port. 

L'après-midi, on a visité une plantation de vanille, dans l'Est de l'île. Une dame au caractère bien trempée et travailleuse dans l'âme, Marise, nous a fait visiter sa forêt et montré ses plants de vanille, dont elle parlait avec grande affection. Parce que oui, la vanille est une liane qui se cultive sur des arbres, il n'y a donc pas de "champs" à proprement parler, sauf dans le cas de certains types de serre. On a suivi Marise à travers la forêt défrichée et réorganisée. La vanille est hermaphrodite, elle ne s'autoféconde que par le biais de l'Homme, manuellement. Chaque fleur fécondée donnera une seule et unique gousse, qu'il faudra récolter après 1an, laisser sécher, masser (si, si), faire raffiner, empaqueter dans des tubes de verre ou sous vide... Tout ce travail de titan expliquant le coût élevé de la vanille, et qui continue de grimper en flèche, laissant place à divers vols et contrefaçons (telles que la vanille charnue, non-raffinée, vendue sur les marchés mais de qualité médiocre). On a également pu admirer un bout de forêt primaire, des bibes (toujours...), des arbres fruitiers et quelques très jolies fleurs, et un zoizeau par ci par là (zoizeau blanc, zoizeau lunette... les noms créoles sont assez parlants!). A la fin de la visite, tout le monde a investi dans de la vanille locale, si bien vendue on était obligés (sur la photo, de la vanille charnue, à ne pas acheter, donc !)...

On est rentrés à la maison en finissant le tour de l'île, et en passant à l'extrême Est, sur le trajet des anciennes coulées (la plus récente date de 2007, éruption qui a provoqué l'effondrement du cratère Dolomieu). Il pleuvait, mais on a pu découvrir d'immenses étendues de roche noire, sèche, fragmentée... recouverte de lichen, ce qui donnait au paysage un étrange aspect pelé, où l'on aurait pu jurer qu'il avait neigé récemment. 

On est aussi passés à la chapelle des laves, à Sainte Rose (qu'une coulée a partiellement envahie dans les années 70e, on a pu y observer la vierge parapluie), à l'anse des cascades (à côté de la mer, de l'eau partout, coulant des falaises, partout sur le sol, entre les plantes, presque comme une mangrove...). 

On est rentrés à la maison après le coucher du soleil. Les parents sont allés manger au resto. Les enfants ont mangé pizza et ont passé une soirée calme, pour la plupart devant un film. 

Le vendredi 2, avec Marion et les parents, on est allés à Saint Pierre pour faire un tour en ULM, offert pour nos anniversaires respectifs. Pendant ce temps, Mathieu et la plupart des Brenac sont allés faire un tour de parapente au bord de la côte. 

Le tour d'ULM a commencé par un avertissement poussé du pilote : on ne pourra pas faire le tour comme prévu, la météo est mauvaise, on ne pourra peut être pas voir le volcan/ le cirque de Mafate/ tout l'Est/ le lagon, bref pas grand chose de garanti : on verra de là-haut. On lui répond qu'on va y aller quand même, de toute façon plus le choix, on part demain. On décolle toutes les deux, chacune dans un petit avion rouge avec un pilote, l'une derrière l'autre.

Finalement, on a pu survoler le Piton de la Fournaise (où l'on voyait encore le point de l'éruption de cette semaine fumer), le Piton des Neiges (où on a aperçu le refuge, perché sur son plateau, et puis des petites silhouettes au sommet, que l'on imaginait toutes fières), on est passés dans le cirque de Cilaos, celui de Mafate (sous les nuages, on a vu le trajet de la rando qu'on avait faite), on a suivi Mafate jusqu'à la rivière des galets puis au Port, tout au Nord. Et puis on est revenus à Saint Pierre par le Lagon, en admirant les barrières de corail, l'eau bleu turquoise, magnifique. On a vu des tortues, 3 dauphins qui nageaient, on a pas vu de baleines mais tant pis. Que c'était beau !! Un vrai coup de foudre. On a plané pour le reste de la journée. 

On a mangé dans un très bon restaurant de poisson avec les parents (le DCP), un régal ! L'après-midi, on a fait un petit tour au marché de St Paul, puis on est restés tranquilles. On a fait les bagages. 

Le samedi 3, c'était l'anniversaire de Camille (18 ans !! ils sont allés fêter ça en famille), et le jour du départ à Maurice. On a fini les bagages, rangé et rendu la maison. Les parents se sont levés tôt pour faire à leur tour de l'ULM. Ils se sont aussi régalés, Papa a même vu une baleine et son baleineau !!

En fin de matinée, on est partis pour l'aéroport. Halte au resto ou chez la famille pour certains, pique-nique en haut du Maïdo pour profiter encore un peu de la vue pour les Bonnet. 

On s'est envolés pour Maurice en fin d'après-midi. A peine 45min de trajet, le temps de décoller puis, après 10min, d’atterrir !

Je vous raconterai la semaine à Maurice dans un dernier post. D'ici-là, je vous laisse avec nos sourires béats d'après le vol en ULM. 

Bisous à tous !!

Lisa.